Près du parc national de la Benoué, le mouvement humain a créé de nouveaux villages en face de cette zone protégée. Evalués à près de 30 000, ces populations venues à 400 kilomètres plus au nord sont à la recherche de pâturages et une terre plus clémente. Elles incarnent une nouvelle forme de migration pour le Cameroun.
Leur unique source d’énergie étant le bois de chauffe, elles ont tout rasé et récréent le même décor qui a causé le départ de leurs villages d’origine. Le contraste de ces localités avec le Parc d’en face est un message sans équivoque. Cette aire protégée est peut-être sur le viseur de ces personnes précarisées. La vente du bois au bord de la route est déjà un signal. Elle aggrave une inquiétude grandissante au fil des arrivées.
En réponse, c’est à Garoua, ville régionale située dans la même région que le Gouvernement a lancé en mars la campagne annuelle de reboisement 2019. Le Ministre des Forêts et de la Faune a traversé ces régions à écologie fragile pour mesurer l’ampleur de la dégradation. 2020 marquera un nouveau départ pour cet exercice annuel. Désormais, il sera question de promouvoir les plantations forestières pour atteindre les objectifs assignés notamment la restauration de 12,06 millions d’hectares à l’horizon 2030 dans le cadre de l’initiative AFR100. Dans la cible, les mangroves, les paysages côtiers et les trois régions septentrionales sahéliennes.