Par Jaffar Rusigaje, Justin Murhula, Gilbert Muvunankiko et Mercy Orengo
La restauration des paysages peut s'avérer très complexe. Elle exige une collaboration et une complémentarité solides pour surmonter ces défis et obtenir des résultats de qualité.
À Bujumbura, au Burundi, des représentants du gouvernement, des dirigeants locaux et des experts environnementaux se sont réunis pour définir une voie commune pour la restauration du bassin de la rivière Rusizi, un élément vital pour des millions de personnes. Cette rencontre visait à renforcer la coordination entre les acteurs œuvrant à la restauration de ces paysages dégradés, qui jouent un rôle essentiel dans la résilience alimentaire, hydrique et climatique de la région.
Organisée par le Ministère de l'Environnement en partenariat avec World Resources Institute (WRI), cette réunion de deux jours a réuni près de 40 organisations nationales et internationales à l'hôtel Club du Lac Tanganyika à Bujumbura, du 24 au 25 avril 2025.
« Cette réunion est cruciale pour le Burundi. Il est temps de coordonner tous les efforts pour obtenir des résultats tangibles et durables », a déclaré Ininahazwa Pacifique, directeur de l'Office burundais de protection de l'environnement (OBPE) et responsable du Parc national de la Rusizi.
Le bassin versant de la Haute Rusizi abrite des paysages diversifiés confrontés à des défis écologiques tels que la dégradation des terres, la perte de biodiversité et la vulnérabilité climatique. Le renforcement de la coordination entre les acteurs locaux est essentiel pour garantir l'adéquation des activités de restauration aux besoins écologiques et aux priorités gouvernementales.
Le directeur général de l'Environnement, des Ressources en eau et de l'Assainissement, Nimubona Christian, a remercié le WRI pour l'organisation de l'atelier.
« Nous sommes satisfaits de cet atelier. Il nous permet de comprendre qui travaille où et sur quoi. Les acteurs de ce bassin sont nombreux, mais les résultats sont peu visibles. Des sessions régulières permettront de canaliser efficacement le soutien », a-t-il déclaré.
Le Burundi compte de nombreux bassins versants nécessitant des efforts de cartographie similaires. Cette réunion a fourni un cadre pour cartographier les interventions actuelles et futures de restauration des paysages, partager les données et renforcer la gouvernance pour une restauration réussie.
Joseph, directeur des Eaux et Forêts, a souligné l'importance de cartographier tous les bassins versants du Burundi et de rassembler les parties prenantes pour une coordination efficace. « Nous ferons de même pour le bassin de la Kagera, où la coordination n'est pas encore structurée », a-t-il indiqué.
L'objectif principal de la réunion était d'établir un cadre solide de collaboration et de coordination entre les acteurs publics, privés et de la société civile afin de faire progresser la restauration des paysages forestiers (RPF) dans le bassin versant de la Rusizi. Elle visait également à établir officiellement la Plateforme multipartite (PMP) pour la RPF, un espace d'engagement collectif et de partage d'informations.
« Cette réunion permettra d'améliorer la coordination et d'aligner les interventions de restauration sur les priorités nationales et les engagements internationaux », a déclaré l'ingénieur Dodiko Prosper, ministre de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Élevage.
Cette réunion des parties prenantes à Bujumbura a marqué une étape importante vers la revitalisation du bassin de la rivière Rusizi. En favorisant la collaboration entre les organisations nationales et internationales, le Burundi est prêt à relever les défis écologiques auxquels ce paysage critique est confronté. La création de la Plateforme multipartite de la RPF (PMP) promet une meilleure coordination et un meilleur alignement des efforts de restauration sur les priorités nationales et internationales. À mesure que ces efforts de collaboration se poursuivent, l'espoir d'un bassin de la Rusizi restauré et prospère devient de plus en plus tangible, bénéficiant à des millions de Burundais et créant un précédent pour de futurs projets de restauration à travers le pays.