La Guinée possède d'abondantes ressources naturelles, notamment les plus grandes réserves de bauxite au monde, le minéral brut utilisé pour fabriquer l'aluminium. La demande de bauxite guinéenne sur les marchés mondiaux a augmenté ces dernières années et a dévasté l'environnement, tout en créant des emplois. "Au fur et à mesure que le secteur minier se développait, de nombreuses personnes ont commencé à abandonner l'agriculture, qui était à la base de nombreux moyens de subsistance", indique Séraphin Gbamou, directeur exécutif de l'Association Mines Sans Pauvreté (AMSP).
L'AMSP est née en 2013 avec pour mission de réduire la pauvreté et d'améliorer le développement culturel à travers la gestion durable des ressources naturelles en Guinée. Ses membres ont rapidement compris que s'ils ne faisaient rien pour restaurer les terres dégradées, ils risquaient de causer des problèmes environnementaux impossibles à résoudre. "De 2020 à 2022, nous avons entièrement restauré une superficie de 160 hectares et planté des arbres sur 12 000 hectares. Tous les arbres plantés au pied du mont Nimba ont un degré de survie de 90 %", affirme-t-il.
Pour élargir son travail, l'AMSP a reçu une subvention de TerraFund pour l'AFR100, une initiative du World Resources Institute, de One Tree Planted et de Realize Impact qui finance les meilleurs projets et entreprises de restauration d'Afrique. Elle restaure actuellement le massif de Ziama, situé à proximité, en cultivant diverses espèces d'arbres forestiers et agroforestiers afin d'accroître le couvert forestier et de protéger la biodiversité. "Notre travail est une source de motivation et à mesure que les gens s'en rendront compte, beaucoup d'autres les rejoindront", dit Hassan Omar, un jeune champion de la restauration qui transmet ses connaissances à la communauté.
Lui et ses camarades jeunes plantent des arbres, entretiennent les forêts et veillent à leur gestion. La conservation de la région du Mont Nimba est particulièrement importante car cette réserve de biosphère abrite des chimpanzés en danger critique d'extinction. "Dans tous nos projets de restauration, nous mettons l'accent sur l'approche communautaire", explique François Dopavogui, chef de projet de l'organisation à Boké et Boffa. Le programme est désormais convaincu qu'avec la communauté locale comme gardien du travail, l'impact à long terme sera assuré.