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Malawi Turns a Corner on Solving Its Deforestation Crisis

Le Malawi Prend Un Tournant Dans La Résolution De La Crise De La Déforestation

Cet article de blog a été publié pour la première fois par le World Resources Institute le 25 juillet 2017. Lire le texte original ici.

Il y près d’un an, le New York Times a publié un article accablant au sujet de la crise de la déforestation au Malawi et son impact sur la population de Lilongwe, la capitale du Malawi. Les coupes illégales dans les forêts environnantes causaient des pénuries d’eau et perturbaient l’alimentation de la ville en énergie hydroélectrique, ce qui forçait les autorités à déployer des soldats pour protéger les forêts. La cause du problème est la dépendance du Malawi au bois pour ses besoins énergétiques, et plus précisément au charbon de bois. Près de 97 % des foyers du Malawi dépendent du bois ou du charbon de bois pour cuisiner ou se chauffer. Même dans les zones urbaines, 54 % des foyers utilisent le charbon de bois (un produit du bois) pour cuisiner. Mais la quantité d’arbres n’est pas infinie.

Le Malawi est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, où l’électricité est un luxe rare, et où l’agriculture de subsistance est la norme. Avec apparemment peu de marge de manœuvre et une incertitude accrue par le risque du changement climatique, la situation décrite par l’article du New York Times semblait désespérée.

Mais les autorités du Malawi ont affronté courageusement la crise de la déforestation, et ont pris plusieurs mesures radicales pour parvenir à une solution. En novembre 2015, le pays a été l’un des premiers à intégrer l’initiative pour la restauration des paysages forestiers africains appelée AFR100 ; en septembre 2016, dans le cadre de cette initiative, il s’est formellement engagé à commencer le reboisement de 4,5 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées d’ici 2030. Ces deux actions vont dans le sens des objectifs régionaux et mondiaux de restauration d’AFR100 (permettre le reboisement de 100 millions d’hectares de terres déboisées et dégradées en Afrique d’ici 2030) et du Défi de Bonn (permettre le reboisement de 350 millions d’hectares dans le monde d’ici 2030). Et la semaine dernière, le Malawi a publié deux stratégies importantes qui expliquent comment le pays entend y parvenir : la Stratégie nationale de restauration des paysages forestiers et la Stratégie nationale du charbon de bois 2017-2027.

La Stratégie de restauration des paysages forestiers définit des activités particulières de restauration et des objectifs clairs pour atteindre son objectif de 4,5 millions d’hectares. Il ne s’agit pas d’activités peu connues, complexes ou chères, mais bien d’activités choisies suite à un processus de consultation car elles ont déjà été mises en œuvre avec succès à petite échelle au Malawi. Il suffit d’efforts, d’investissements et d’encouragements pour les développer à plus grande échelle.

Les activités prioritaires de restauration sont les suivantes:

  • Technologies agricoles. Le type le plus courant de technologie agricole améliorée et « protectrice du climat » est la régénération naturelle par les paysans, par laquelle les paysans protègent et maintiennent les arbres présents sur leurs terres agricoles afin d’améliorer la fertilité et les rendements des sols, avec l’avantage supplémentaire de fournir une source locale de bois à brûler. Étant donné que cette activité ne nécessite pas l’acquisition et la culture de semis d’arbres, c’est l’une des méthodes de gestion durables des terres les moins coûteuses en ressources et en travail.
  • Forêts et zones boisées communes. Les forêts à proximité des villages et les zones boisées appartenant aux familles locales constituent une source de bois à brûler locale et durable pour les populations, afin qu’elles n’en soient pas réduites à appauvrir les réserves forestières ou s’aventurer loin de chez elles pour accéder aux sources d’énergie.
  • Gestion des forêts. Le maintien des réserves forestières existantes et l’élargissement des autres fosses de captage boisées grâce au soutien renforcé à la gestion participative des forêts sont une solution essentielle pour maintenir un bassin hydrographique sain.
  • Conservation des sols et de l’eau. Les populations locales peuvent protéger les sols en pente contre le ruissellement intensif et l’érosion en construisant des barrages de retenue, des fossés de drainage et d’autres types d’infrastructures qui permettent de prévenir les dommages majeurs dus aux inondations et protéger les terres agricoles contre la formation de ravins, et éviter les pertes de récoltes lors des pluies intensives.
  • Restauration des rivières et des berges. La plantation et la régénération d’arbres le long des cours d’eau est cruciale pour protéger l’approvisionnement en eau et l’alimentation hydroélectrique du Malawi contre les ravages de l’érosion et de l’envasement, surtout à proximité des centres de population majeurs tels que Lilongwe et Blantyre.
  • La Stratégie nationale de restauration des paysages forestiers du Malawi et la Stratégie nationale du charbon de bois représentent un progrès capital dans l’articulation des éléments des problèmes et la gamme de solutions disponibles. Et elles sont uniques pour plusieurs raisons. Premièrement, elles offrent des objectifs précis et concrets pour lutter contre la déforestation et rendre leur place aux arbres dans l’environnement en abordant le problème par l’offre comme par la demande. Deuxièmement, elles affirment l’importance de l’implication multi-sectorielle. Elles reconnaissent le fait que la déforestation n’est pas simplement un problème qui doit être réglé par le Service des forêts, mais qui nécessite l’effort concerté de presque tous les secteurs, y compris l’agriculture, l’eau, l’électricité, les finances, le développement rural, l’industrie et l’infrastructure. Enfin, les deux stratégies envisagent un ensemble d’options pour atteindre les objectifs, et reconnaissent qu’il n’y a pas une solution unique. Le succès sera plutôt rendu possible par la combinaison de solutions multiples, avec l’implication de tous les niveaux, des populations rurales au plus haut niveau de l’État.

Les activités prioritaires de restauration sont les suivantes:

  • Technologies agricoles. Le type le plus courant de technologie agricole améliorée et « protectrice du climat » est la régénération naturelle par les paysans, par laquelle les paysans protègent et maintiennent les arbres présents sur leurs terres agricoles afin d’améliorer la fertilité et les rendements des sols, avec l’avantage supplémentaire de fournir une source locale de bois à brûler. Étant donné que cette activité ne nécessite pas l’acquisition et la culture de semis d’arbres, c’est l’une des méthodes de gestion durables des terres les moins coûteuses en ressources et en travail.
  • Forêts et zones boisées communes. Les forêts à proximité des villages et les zones boisées appartenant aux familles locales constituent une source de bois à brûler locale et durable pour les populations, afin qu’elles n’en soient pas réduites à appauvrir les réserves forestières ou s’aventurer loin de chez elles pour accéder aux sources d’énergie.
  • Gestion des forêts. Le maintien des réserves forestières existantes et l’élargissement des autres fosses de captage boisées grâce au soutien renforcé à la gestion participative des forêts sont une solution essentielle pour maintenir un bassin hydrographique sain.
  • Conservation des sols et de l’eau. Les populations locales peuvent protéger les sols en pente contre le ruissellement intensif et l’érosion en construisant des barrages de retenue, des fossés de drainage et d’autres types d’infrastructures qui permettent de prévenir les dommages majeurs dus aux inondations et protéger les terres agricoles contre la formation de ravins, et éviter les pertes de récoltes lors des pluies intensives.
  • Restauration des rivières et des berges. La plantation et la régénération d’arbres le long des cours d’eau est cruciale pour protéger l’approvisionnement en eau et l’alimentation hydroélectrique du Malawi contre les ravages de l’érosion et de l’envasement, surtout à proximité des centres de population majeurs tels que Lilongwe et Blantyre.

La Stratégie nationale de restauration des paysages forestiers du Malawi et la Stratégie nationale du charbon de bois représentent un progrès capital dans l’articulation des éléments des problèmes et la gamme de solutions disponibles. Et elles sont uniques pour plusieurs raisons. Premièrement, elles offrent des objectifs précis et concrets pour lutter contre la déforestation et rendre leur place aux arbres dans l’environnement en abordant le problème par l’offre comme par la demande. Deuxièmement, elles affirment l’importance de l’implication multi-sectorielle. Elles reconnaissent le fait que la déforestation n’est pas simplement un problème qui doit être réglé par le Service des forêts, mais qui nécessite l’effort concerté de presque tous les secteurs, y compris l’agriculture, l’eau, l’électricité, les finances, le développement rural, l’industrie et l’infrastructure. Enfin, les deux stratégies envisagent un ensemble d’options pour atteindre les objectifs, et reconnaissent qu’il n’y a pas une solution unique. Le succès sera plutôt rendu possible par la combinaison de solutions multiples, avec l’implication de tous les niveaux, des populations rurales au plus haut niveau de l’État.

Régénération naturelle gérée par les agriculteurs au Malawi. Photo de Katie Reytar/WRI

En tant que premier pays du partenariat AFR100 à développer et adopter formellement une stratégie globale de protection et de restauration de ses forêts, le Malawi a montré une réelle détermination pour relever un défi qui était considéré comme insurmontable. Désormais, la priorité peut passer à la mise en œuvre de ces solutions. Cela permettra au pays de devenir un leader pour l’Afrique et le monde dans la résolution des crises de déforestation et de dégradation des terres.