Restauration et gestion durable des forêts sacrées du Bénin

Une forêt sacrée désigne une forêt protégée et entretenue par des communautés locales à travers les pouvoirs religieux traditionnels. Nombreuses sont aujourd’hui dégradées au Bénin, suite à leur exploitation anarchique, leur conversion à l’agriculture et les pressions urbaines.

En plantant 130,000 arbres et en restaurant 400 hectares, le projet vise le renforcement des capacités des acteurs en vue de (i) inverser les processus de dégradation des forêts sacrées, (ii) améliorer les conditions de vie des populations locales et (iii) intégrer 40 forêts sacrées dans le système des aires protégées.

Les avantages du projet, développé par le Cercle pour la Sauvegarde des Ressources Naturelles, sont essentiellement (i) la sécurisation des forêts sacrées par des bornes et les plantations, (ii) l’accroissement du taux de boisement des forêts sacrées et des terroirs, (iii) la baisse de la pression sur les forêts sacrées grâce à l’amélioration des techniques culturales et la mise en place de kits de gaz pour l’économie de bois énergie (iv) le renforcement du pouvoir des dignitaires et gestionnaires des forêts sacrées.

Le niveau de pauvreté des populations riveraines est un facteur limitant pour la gestion durable des forêts sacrées. Le projet vise, entre autres, l’amélioration des conditions de vie et la réduction la pauvreté qui l’une des raisons de l’exploitation anarchique et la dégradation des ressources naturelles. Les principaux bénéficiaires visés par le projet sont (i) les Autorités traditionnelles, (ii) les communautés ou populations locales, (iii) les agriculteurs riverains des forêts sacrées et (iv) les Autorités Communales. Environ 30,000 personnes sont impactées par le projet.

Ainsi, 85 000 USD sont injectés dans les terroirs pour le financement des activités de reboisement et d’enrichissement; 86 agriculteurs riverains des forêts sacrées ont adopté les Systèmes améliorés de Production (SAP) sur environ 200 ha et 3 mécanismes de financement durable des Activités Génératrices de Revenu (AGR) sont mis en place. Les populations bénéficient d’activités telles que l’agroforesterie; l’apiculture; l’élevage de chèvres, de porcs, de volailles et de lapins; l’aquaculture; et le commerce de produits forestiers non ligneux.

Les arbres plantés offrent également un habitat à de nombreuses espèces animales rares et aident à satisfaire les besoins locaux en bois-énergie. Des espèces en voie de disparition, comme le singe à ventre rouge (Cercopithecus erythrogaster), sont réapparus dans certaines de ces forêts sacrées.

Comment suit-on le progrès du projet ? Un Comité Directeur de Projet (CDP) est mis en place pour assurer la gestion stratégique et évaluer l’ensemble du projet. L’ONG CeSaReN dresse des rapports semestriels. Les rapports semestriels d’avancement sont soumis régulièrement aux parties prenantes.

Pour des raisons de durée limitée du projet et d’insuffisance de ressources financières, les résultats ci-dessus obtenus restent encore fragiles et nécessitent des améliorations et des actions de consolidation parce que les différents processus enclenchés par rapport aux outils de gestion durable, l’accroissement des revenus des bénéficiaires et l’intégration des forêts sacrées dans le système des aires protégées ne sont pas encore achevés.

C'est pourquoi une nouvelle proposition de projet sur le renforcement de la restauration et la gestion durable des forêts sacrées doit être élaborée pour, d'une part, renforcer et consolider les acquis du précédent projet et d'autre part dépasser le caractère pilote actuel de certaines activités du projet et d’aller vers de grandes réalisations nécessaires à la valorisation et à la pérennisation des forêts sacrées.

Pays: 
Taille du projet: 
408 hectares restaurés en 50 forêts sacrées
Investissement: 
$659,318 USD
Point focal: 

Circle for the Protection of Natural Resources (CeSaReN-ONG), cesarenongbis@yahoo.com