Autonomiser les communautés dans la restauration des terres arides du Soudan
Au Soudan, les agriculteurs et les éleveurs ressentent de plus en plus la pression du changement climatique et de la désertification. Ces mêmes communautés dépendent des ressources naturelles que des terres saines fournissent pour leur eau et leur nourriture. C'est aussi leur principale source de revenus. C'est pourquoi le ministère de l'Agriculture et des Ressources naturelles du pays travaille à la restauration de ces terres et à la gestion durable des terres et des eaux dans le cadre de son projet de gestion durable des ressources naturelles au Soudan, avec le soutien du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et de la Banque mondiale.
À partir de 2014, le projet, qui contribue à l'AFR100 et à la Grande Muraille verte, sensibilise les communautés locales aux techniques de restauration qu'elles peuvent utiliser pour lutter contre le changement climatique et s'adapter à ses effets. La clé du succès à long terme du projet consiste à renforcer le sentiment d'appropriation par les communautés des travaux de restauration qu'elles mènent. Pour ce faire, l'équipe du projet a organisé plus de 50 ateliers pour essayer de comprendre les préférences et les motivations des communautés locales.
Suite à cette campagne d'écoute, le projet s’est étendu dans trois États pour commencer à restaurer plus de 250 000 hectares de fermes, de forêts et de pâturages. De l'amélioration des techniques de collecte de l'eau sur les terres arides à la fermeture des zones de régénération pour les protéger du bétail errant, en passant par la construction de 1 300 km de coupe-feu, plus de 10 000 personnes vivant dans les communautés prennent les devants. Pour protéger les forêts existantes, l'équipe a formé 740 femmes au fonctionnement de fourneaux plus efficaces et d'autres à la collecte et à la vente de semences de haute qualité pour le projet. Et plus de 4 500 ménages ont reçu plus de 29 tonnes de semences améliorées pendant la saison des pluies. Ensemble, des milliers de personnes ont également protégé 20 000 ha de points majeurs de la biodiversité.
Aujourd'hui, le ministère recherche des fonds supplémentaires pour étendre ce travail à 1 000 000 ha et former et autonomiser plus de 50 000 personnes locales. Pour un coût moyen d'environ 47 à 69 USD par hectare restauré en moyenne, la sécurité alimentaire, les revenus, l'eau et les avantages en matière de santé font de cet investissement une évidence pour le peuple soudanais.
Ibrahim Doka, ibdoka88@yahoo.com